L’église de Millac est dédiée aux saints Gervais et Protais, martyrs du IIIe siècle, témoignant sans doute de l’ancienneté de l’implantation chrétienne dans la région. Au XIIe siècle la paroisse est confiée par l’évêque de Poitiers aux chanoines réguliers de Lesterps (Charente) qui assurent le service paroissial jusqu’à la Révolution.

D’origine romane, l’église a été modifiée au fil du temps, notamment au XVe siècle par l’ajout de l’impressionnante tourelle de clocher sur le côté sud-ouest de la façade. L’église a failli être rasée en 1846 car les réparations à faire paraissaient trop coûteuses. C’est aussi à cette époque que la tour de clocher a servi aux officiers géographes pour la grande triangulation de la nouvelle carte de France. L’église abrite notamment une statue de la Vierge à l’enfant, en pierre polychrome, datée du XVIIe siècle.

Dans la tour-clocher, le beffroi, 2,5 mètres de hauteur, est cette structure en bois qui supporte les cloches et absorbe les vibrations, les empêchant ainsi de se transmettre à la pierre de l’édifice. A Millac, le beffroi soutient trois cloches d’un poids total de 560 kg. Lorsqu’elles sonnent à la volée, leur balancement « fait osciller dangereusement les fermes du beffroi » indique le dossier de restauration élaboré par la municipalité. 

La restauration du beffroi a été réalisée par l’entreprise spécialisée Bodet. Les travaux d’un coût global de 45.223 euros, ont été financés par la municipalité pour un gros tiers, une souscription pilotée par la Fondation du patrimoine, le Conseil départemental, et la Fondation Sorégies Patrimoine.

Les travaux réalisés ne se voient pas de l’extérieur, étant situés dans la partie haute de la tour-clocher. En revanche, cette restauration est l’occasion de rappeler la richesse de ce patrimoine auquel les municipalités s’attachent.